Certaines personnes ne supportent pas des sons quotidiens qui sont généralement de faible intensité. Elles ne souffrent pourtant d’aucune dysfonction manifeste de leur système auditif. Ce genre de haine du son, baptisé « misophonie », a été officiellement découvert en 2000 par le Pr Jastreboff, de l’université Emery d’Atlanta. Les détails ci-dessous.
Qu’est-ce que la misophonie ?
Dans son sens étymologique, la misophonie vient de deux mots grecs « misos » et « fonos », signifiant respectivement « haine » et « son ». Elle se traduit donc littéralement par la « haine du son » ou aversion aux bruits.
Le Pr Jastreboff avance une définition plus approfondie. Il trouve que c’est un ensemble de réactions anormales à certains sont spécifiques. Cependant, les personnes qui en souffrent ne sont ni phonophobes ni hypersensibles. Elles ne présentent pas non plus des signes d’acouphène. Cette dernière est une sorte de bourdonnement ou de sifflement de son dans l’oreille.
L’origine de la misophonie : différentes hypothèses
Il est encore impossible de tout savoir sur les vraies origines de la misophonie. Jastreboff insiste, par exemple, sur une dysfonction de connexion entre les composants du système nerveux. Cela peut être une déformation qui se passe au niveau du cortex insulaire. Chez les misophones, cette zone devient, par exemple, sans réaction anormale face à un son de haute intensité, comme un cri.
Pour d’autres chercheurs, ce trouble neurologique vient d’une « hyper-vigilance ». Les misophones réagissent de manière exagérée, voire maniaque, à certains sons spécifiques. L’intolérance peut même concerner les bruits d’une source sonore plus éloignée.
Enfin, une autre hypothèse laisse savoir que cette maladie commence à se développer au cours de l’enfance ou l’adolescence. Certains traumatismes psychiques peuvent être en cause, entre autres, les séquelles de l’exposition involontaire à un cri soudain.
Protection auditive : un type de traitement de la haine du son
Il n’existe encore aucun traitement officiel de la misophonie. A priori, selon l’avis des médecins, les patients sont condamnés à vivre pour toujours avec cette maladie. Cependant, certains spécialistes proposent la protection auditive permettant d’atténuer la douleur qui en découle. Cette solution consiste à porter des bouchons d’oreilles ou écouter de la musique avec un écouteur. C’est un moyen de se mettre à l’abri des bruits insupportables.
Il y a aussi une autre alternative : associer les sons détestés avec les sons aimés en les écoutant en même temps. D’autres chercheurs veulent se baser sur des méthodes sophrologiques. Dans tous les cas, aucune option n’est encore avérée efficace pour guérir totalement la misophonie.
Des traitements d’ordre psychologique
La misophonie étant un trouble neurologique, une prise en charge d’ordre psychologique est la plus conseillée pour s’en débarrasser progressivement. Ainsi, la thérapie cognitivo-comportementale fera l’affaire pour atténuer la douleur causée par cette maladie. Le patient pourra même se calmer et être prêt à prendre en main son traitement. Au fur et à mesure, il sait, par exemple, comment gérer ses réactions face à des sons dérangeants.
La thérapie d’habituation peut se compléter avec cette technique. Le patient sera accompagné jusqu’à ce qu’il se familiarise progressivement avec les sons déclencheurs. Ce genre de traitement demande pourtant sa patience et doit l’engager personnellement. C’est lui seul qui est en mesure de comprendre ce qui lui arrive.
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